mardi 11 août 2009

Ils étaient dans la rue ...




... et maintenant ils ont un foyer !



Le temps passe vite, le couronnement de notre Mère dans notre sanctuaire s'approche (le 15 août), mais avant cet événement je tiens au cœur de vous raconter quelque chose importante, avant qu'il ne soit pas trop tard. Voilà ce que je vous raconte:



Inauguration de la Maison
« Mariya Arafasha »
(Marie Aide)
au Burundi
pour les enfants de la rue


Nous avons eu une grande joie le passé samedi 4 juillet. Après beaucoup d'efforts, enfin nous avons pu inaugurer une maison, où l'on peut loger 15 enfants qui étaient auparavant dans la rue. Ils se sont donnés à eux-mêmes le nom: « Enfants de Marie ».

Je vous raconte un peu l'histoire :
Tout a commencé en 2006. Père Déo, de nationalité burundaise, fondateur de l'oeuvre "Marie Aide" ici au Burundi, était arrivé d'un voyage d'expériences pastorales qui lui avait permis d'être au Chili, en Argentine et au Paraguay. Il arrivait très content, plein d'idéaux et avec un appétit d'enthousiasmer tout le monde. Il disait : Il est possible de rêver d'un monde meilleur. Nous les burundais, nous ne sommes pas condamnés à vivre toujours dans la misère, pleins de problèmes. Nous pouvons faire, nous-mêmes, beaucoup de choses pour changer tout cela.



C'est ainsi que dans son cœur germait une institution, qui appellerait tous les burundais à la solidarité pour lutter pour un monde nouveau, pour un meilleur pays. Finalement cette organisation a reçu son nom : "Mariya Arafasha" ("Marie Aide" en français). À partir de son sanctuaire de Schoenstatt, la Vierge, comme Mère de tous, appelait tous les burundais à se joindre dans une action solidaire pour changer le pays - après plus de 10 ans de crise fratricide - dans un pays de frères.
Et c'est ainsi que, comme un fruit de conversations multiples avec beaucoup de laïques généreux, les objectifs de Marie Aide (Mariya Arafasha) ont été consolidés.


Deux mamans qui appuient pleines d'enthousiasme notre oeuvre avec les enfants.

Les objectifs de Marie Aide étaient à savoir trois:

1. l'aide sociale directe : celle-ci était à la fois de 3 types :
  1. Les enfants de la rue : pouvoir les enlever de cette atmosphère, leur donner une éducation, se préoccuper de sauver leurs familles, etc.
  2. Les jeunes : leur donner surtout l'accès à l'éducation, les bourses, les assurances de santé, etc.
  3. Des ateliers pour apprendre un métier : la couture, la menuiserie, etc.

2. L'éducation : développer des écoles, en vue de donner une éducation de qualité aux plus pauvres.

3. La paix et la réconciliation : voilà un point névralgique du pays, c'est pourquoi, il faudrait réaliser beaucoup d'actions de promotion de ces valeurs si nécessaires. Pour cela on se servirait du chant, du théâtre, etc.

Ce qui se présente ici - d'une façon tellement systématique - est jailli en vérité de la vie même, car Dieu nous parle à travers des événements.

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Par exemple, aujourd'hui, je ne vous parlerai que de la façon comment le travail avec les enfants de la rue a pris naissance :

Un bon jour, le Père Déo a assisté à des obsèques, et selon la coutume, après la messe, tout le monde était invité à une réception dans la ville, où l'on reçoit quelque chose à boire.

Voici qu'un garçon est venu pour mettre la main à la poche du veston de P. Déo, sans que celui-ci ne se rendît compte, et lui a volé son téléphone portable. Cela a déchaîné une série de vérifications et de conversations avec ces garçons de la part de P. Déo.

Il leur disait : il faut que vous trouviez ce téléphone, celui qui le garde, ne pourra pas prospérer, puisque ce téléphone est dédié à la Ste. Vierge (le téléphone avait l'image de la Mère Trois Fois Admirable sur l'écran).

Finalement les garçons obtiennent que celui qui a volé le téléphone le rende. P. Déo leur parle au cœur et leur dit qu'ils devraient faire quelque chose pour changer de vie. Ils lui demandent de les aider à changer. Il les emporte au sanctuaire de la Mère trois fois Admirable de Schoenstatt à Mont Sion Gikungu, et ainsi, peu à peu, ils commencent à devenir des amis.

Cependant, les garçons sont nombreux, et il n'y a pas de maison pour eux.
Dans ce temps-là (novembre 2006), le bon Dieu a voulu qu'arrive chez nous Joaquín Zuazo.


Joaquín Suazo en 2006, à côté d'une des plages du lac Tanganyika.
(N.B.: jusqu'aujourd'hui il est "celibataire et sans engagement" ..., ¡hé, hé ! Qu'est-ce que se passera ?)

Il était arrivé depuis l'Espagne avec le désir d'aider les pauvres. Il avait vécu auparavant une vie désorientée, et dans le Sanctuaire de Schoenstatt à Madrid (avec l'aide d'un prêtre : P. Carlos Padilla) il avait trouvé une conversion pour sa vie. Il demande une permission de deux mois dans son travail, et se décide venir pour connaître le Burundi, plus spécifiquement le lieu où les Pères de Schoenstatt travaillent.


Joaquín Zuazo, en 2006, ensemble avec les Soeurs Bene Mariya (communauté fondée au Burundi). Elles nous collaborent fidèlement au Sanctuaire de Mont Sion Gikungu.

Après avoir eu le contact avec cette réalité, l'idée de faire quelque chose pour les enfants de la rue le frappe au cœur. Il retourne en Espagne, et fait des actions multiples pour ramasser de l'argent avec un seul but : construire un foyer pour ces enfants.


Joaquín Zuazo, en 2008, de retour au Burundi. avec les enfants.

Finalement en Janvier 2008, il revient au Burundi avec les fonds nécessaires pour construire le foyer tellement souhaité.

Procession des offrandes avec les enfants, le jour du 2ème anniversaire de la fondation de Marie Aide (Mariya Arafasha).


... Et il ne pouvait pas manquer, le "fou" (Joaquín) qui s'est mis sur la photo!...

Et ... bon, voici que (plus ou moins) un an et demi après, le foyer fameux peut être inauguré. Ils sont beaucoup ceux qui ont aidé pour que ce foyer (et non seulement la maison) devienne une réalité. Il y a les bienfaiteurs et volontaires du Burundi même, de la Suisse, de l'Espagne, du Lions Club de Liechtenstein, de l'Allemagne, du Chili, etc. À tous un grand merci, et nos prières pour que Dieu les bénisse !


Un "Enfant de Marie" lit une intention dans la messe de 2ème anniversaire de Mariya Arafasha (Marie Aide) - au Burundi.

Les garçons ont vécu un temps dans une maison de retraite, un autre temps dans une maison de pauvres, un autre temps dans une tente, un autre temps dans la maison qui était à mi-construire, etc. Enfin maintenant ils peuvent dire: notre maison est prête ! C'est évident que, durant toute cette période, ils n'ont pas perdu le temps, ils vont évidemment à l'école comme tous les enfants, et surtout ils vivent de cette nouvelle réalité : avoir un foyer, un "quelqu'un" qui les attend chaque jour et qui s'intéresse avec amour pour eux.
Dans les vacances scolaires, ils rentrent à leurs foyers, et là il y a aussi "quelqu'un", qui s'intéresse pour que cette famille devienne une meilleure famille. Le sanctuaire de la Vierge est pour eux une chapelle où ils peuvent toujours passer pour prier, surtout parce qu'ils savent que ces personnes - qui les aiment - possèdent là, dans le cœur de Marie, un centre d'amour et de renouvellement spirituel.

Ils étaient dans la rue ... et maintenant ils ont un foyer !

Félicitations !

En plus, ici je vous envoie plus de photos de nos enfants, de la fête, etc..
pour que vous vous amusez avec nous !


Sur la photo : À côté de l'autel se trouvait la Reine de notre nouvelle maison.
Avec elle à la tête de la maison, tout ira bien ... !



Dans la messe d'inauguration.
Vous pouvez voir les célébrants. Au centre : P. Edwin Germann, Père Provincial de la Suisse. À gauche : P. Rodrigo, P. Claude (disculpez Jean Pierre qui passait, et excusez le photographe (un débutant) qui n'a pas répété la photo). À droite : P. Déo (fondateur de Mariya Arafasha-Burundi) et P. Félicien.



Innocent au temps de la construction de la maison.
Il se prépare pour prendre sa "douche".



C'est Japhet, très content avec un globe au jour de l'inauguration.


Floribert en train de prendre un Fanta. À son côté Trino, un ami.


C'est Dany.
Plusieurs fois il s'est échappé.
Espérons que un jour, il pourra se sentir à l'aise cent pour cent chez nous.



C'est Daniel Sepúlveda, dentiste, chilien, schoenstattien de Concepción (Chili).
Il est venu à travailler chez nous comme volontaire
(c'est célibataire sans engagement, pour le cas que quelqu'un veut le savoir, hé, hé!).
Sur la photo il apparaît avec Lievin et Enock.


C'est Dany, dans un jour d'excursion.


Ici vous voyez la tente de la fête au jour de l'inauguration.


Dans l'inauguration nous avons eu la joie et l'honneur
de compter sur la présence de la Ministre de la Solidarité Nationale.
Sur l'arrière-plan, P. Edwin Germann, provincial de la Province Suisse.


P. Paul Zingg, supérieur de notre filiale au Burundi,
au moment du discours de reconnaissance à tous ceux qui ont collaboré.

À tous ceux qui ont collaboré, à ceux qui collaborent, et à ceux qui collaboreront : Merci beaucoup!

Et maintenant, pour finir, une vidéo de 60 secondes.
Je vous offre un chant que nos enfants ont présenté à la fête : Il s'appelle : "Enfants de la rue" Pour ceux qui veulent chanter le refrain (en Kirundi naturellement) le voici :
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/: Nirirwa mw'ibarabara
nkarara mw'ibarabara :/

Kubera ntagira iyo nja,
kubera ntagira iyo mva.
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Pour les "non-kirundi-phones" qui n'ont rien compris (hé,hé!) voici la traduction :

/: Jour et nuit je suis dans la rue :/
parce que je n'ai pas où aller,
et parce que je n'ai pas un foyer, d'où je viens (je n'appartiens nulle part).

Et vous les burundais,
on dit qu'au Burundi il y a des gens intelligents,
vous pouvez me dire alors,
quand est-ce que ce titre d'enfant de la rue me sera enlevé,
pour que je ne puisse pas désespérer,
pour avoir une dignité comme les autres enfants?
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Voici la vidéo, elle est un peu obscure, mais c'était la nuit.
Je vous souhaite beaucoup de joie en la regardant!


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